L’évaluation des risques psychosociaux (RPS) est obligatoire et doit figurer dans le Document Unique de l’entreprise, en étant régulièrement mis à jour. Au-delà d’une obligation légale, la prévention des RPS permet de repérer et corriger les dysfonctionnements pénalisant votre production, mais permet aussi et surtout à vos salariés de travailler dans les meilleures conditions possibles, un levier essentiel de réussite. Le point sur la prévention RPS.
Définition des principaux risques psychosociaux
Avant d’ouvrir votre entreprise, vous avez dû faire en sorte de respecter les normes d’hygiène, de sécurité et de santé au travail. Cela passe par exemple par un cabinet en ergonomie pour bien accueillir le personnel handicapé, mais aussi par l’aménagement d’une salle de restauration, le libre accès à des sanitaires, etc. Or la prévention des RPS fait partie intégrante de ces normes.
C’est le manque de connaissances sur le domaine qui freine le plus les acteurs de la prévention. En effet, le terme « risques psychosociaux » n’est utilisé que depuis très récemment en remplacement d’autres termes comme « stress », « harcèlement » ou « souffrance au travail », qui résonnent aux oreilles de certains comme des tabous inviolables. Le terme RPS permet ainsi de mieux désigner ces situations et de les englober dans un terme commun.
Les RPS ont un caractère plurifactoriel : ils peuvent être d’ordre public ou privé. Les troubles psychosociaux résultent d’un déséquilibre dont l’origine peut en effet être l’environnement professionnel et les conditions de travail. Les principaux RPS sont le stress au travail (plus particulièrement le stress chronique), les violences externes (insultes et/ou menaces contre un employé par une personne extérieure, dont les clients) et les violences internes (harcèlement moral et/ou sexuel, insultes, conflits exacerbés, au sein de l’entreprise).
Comment évaluer les risques psychosociaux ?
Pour bien évaluer les risques et mettre en place une prévention efficace, il est primordial de réaliser un diagnostic RPS. Pour cela, il est possible de faire appel à un cabinet spécialisé (notamment dans le cadre d’entreprises multi-site et/ou avec des franchises, car cela est plus compliqué) ou bien de le faire soi-même (ou par une RH) pour de petites organisations.
Il faut pour cela commencer par définir des indicateurs à surveiller, liés au fonctionnement de l’entreprise et à la santé et à la sécurité des salariés*. Les indicateurs liés au fonctionnement de l’entreprise sont par exemple le temps de travail (absentéisme), les mouvements du personnel (turn-over), les relations sociales (conflits), la formation et la rémunération, l’organisation du travail…
Les indicateurs liés à la santé et à la sécurité des salariés représentent quant à eux les accidents du travail, les maladies professionnelles, les situations graves et dégradées, le stress chronique, les pathologies diagnostiquées et prises en charges, l’activité du service santé au travail, etc. Note importante, pour trouver ces informations, ne demandez jamais aux salariés directement.
Pour vous renseigner sur ces indicateurs, vous avez à votre disposition le bilan social de l’entreprise, les différents procès-verbaux des réunions du personnel (CE, DP, CHSCT), le rapport annuel du médecin du travail et les outils de suivi de la productivité des salarié. Il vous faudra ensuite choisir les indicateurs les plus adaptés à votre entreprise (en prenant en compte sa taille et son secteur d’activité), les compléter et en faire un tableau de bord sur la prévention des RPS afin que vous puissiez interpréter les valeurs.
Le suivi des indicateurs se fait régulièrement tout au long de la vie de l’entreprise. Si le diagnostic RPS le souligne, il faudra procéder à la mise en place d’un plan d’action et de son évaluation.
*Pour connaître tous ces indicateurs, rendez-vous sur : http://www.fonction-publique.gouv.fr/wp-content/uploads/sites/294/files/publications/coll_outils_de_la_GRH/RPS-Indicateurs-2014.pdf
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